Ne t’en va pas de Paul Griffin

Résumé : Céce et Mack travaillent dans le même restaurant d’un quartier populaire. Mais c’est bien tout ce qu’ils ont en commun. Malgré une famille difficile, Céce est une lycéenne modèle promise à un brillant avenir. Mack, lui, est un “ado à problèmes” qui a du mal à contenir sa violence. Il a abandonné le lycée et sa passion est de recueillir des chiens maltraités pour les dresser.
Pourtant, contre toute attente, Mack et Céce s’apprivoisent, puis tombent amoureux. Avec Céce, Mack se sent plus serein et apprend à gérer son agressivité. Auprès de Mack, Céce apprend à dépasser ses peurs et à avoir confiance en elle. Mais le jour où l’on s’en prend à l’un de ses chiens, Mack perd le contrôle et commet l’irréparable, ce qui le conduit tout droit en prison. Devront-ils, pour autant, faire le deuil de leur amour ? Leur attachement l’un à l’autre ne peut-il perdurer sous une forme nouvelle, qui resterait à inventer ?

Avis : Je ne connaissais pas du tout l’auteur Paul Griffin et j’étais donc impatiente de découvrir un de ses romans. Ne t’en va pas raconte l’histoire de Mack et Céce, deux adolescents de 15 ans.

Mack vit seul avec son père, un alcoolique invétéré, depuis que sa mère les a abandonnés lorsqu’il était plus jeune. Il ne va pas à l’école, possède un casier judiciaire, passe aux yeux de tous pour un attardé et a la fâcheuse tendance de ne pas regarder les gens dans les yeux. Céce, quant à elle, est une élève plutôt douée mais qui a aussi ses propres problèmes : son grand frère, Tony, envisage de quitter la famille pour s’engager dans l’armée. Puis elle doit souvent s’occuper de sa mère, une alcoolique au comportement assez loufoque, sans parler de sa meilleure amie Marcy qui est insupportable. Tout ce beau monde travaille au même endroit : le restaurant de Vico.

Mack est un personnage très touchant : honnête et généreux, il essaie de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Il possède un véritable don : celui de dresser des chiens assez menaçants ou jugés irrécupérables. J’ai beaucoup aimé cette proximité qu’il entretient avec les animaux, c’était mignon tout plein. Tout cela contribue à faire de lui un garçon exceptionnel. Mais Mack est aussi un exclu du système scolaire, un jeune homme qui est incapable de maîtriser sa rage et dès qu’on le provoque, il explose, à tel point qu’il constitue un véritable danger pour les autres. Céce est une jeune fille assez mâture pour son âge. Bien qu’elle et Mack n’aient à priori rien en commun, les deux jeunes gens finissent par se rapprocher puis tombent amoureux l’un de l’autre. Sa relation avec Mack va lui permettre de surmonter sa peur des chiens. Quant à Mack, c’est uniquement auprès de Céce, qu’il parvient à contrôler toute cette violence qui est en lui, jusqu’au jour où tout bascule.

Jusque-là, rien de bien original dans cette petite romance young adult contemporaine. Et pourtant… Ici on est bien loin des petites histoires d’amour habituelles au pays des bisounours. L’histoire de Mack et de Céce est sombre, triste, cruelle mais réaliste. Et bien que leur romance en elle-même ne m’ait pas particulièrement touché, (tout se passe un peu trop vite à mon goût) je dois dire que j’ai été très émue par ce qui leur est arrivé. Dans la deuxième moitié du livre, certaines scènes sont vraiment poignantes, on ressent toutes les émotions et les souffrances de ces deux jeunes. L’alternance des points de vue, ne fait que renforcer cela.

J’ai adoré l’ensemble des personnages. Les portraits que Paul Griffin dresse sont assez réalistes. Que ce soit Mack, Céce,Vico, Tony, Carmella et même Marcy, tous souffert à un moment ou à un autre dans leur vie et c’est ce qui les rend particulièrement intéressants et attachants. Petit à petit on découvre ce qui est arrivé à chacun d’entre eux. Un petit bémol toutefois, j’ai trouvé regrettable que certains d’entre-eux ne soient pas davantage exploités. J’aurais voulu en savoir plus notamment sur Vico, le bienfaiteur et sur Tony, le grand frère attentionné. Je me suis d’ailleurs beaucoup attachée à ce dernier et les passages le concernant à la fin m’ont vraiment serré le cœur. Même Marcy, qui est une véritable peste m’a fait de la peine.

Ce roman évoque aussi beaucoup la guerre, plus précisément, l’angoisse à laquelle doivent faire face les familles, qui voient leurs enfants partir au combat à l’autre bout du monde. Le style de l’auteur est fluide, c’est un roman qui se lit en à peine quelques heures. Un récit bouleversant à découvrir absolument.

3mon pseudo

10 thoughts on “Ne t’en va pas de Paul Griffin

    • Oui j’avoue que je ne lis pas souvent ce genre de roman. Ca ressemble un peu aux livres de Simone Elkeles mais la romance est beaucoup moins développée (peut être parce que c’est un homme qui a écrit ?) et du coup ça m’a un peu déçue que ça se passe aussi vite, d’où mon 3/5. Mais c’est une belle histoire, assez triste mais aussi réaliste. 🙂

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