Delirium de Lauren Oliver

 

Résumé : Lena vit dans un monde où l’amour est considéré comme le plus grand des maux. Un monde où tous les adultes de 18 ans subissent une opération du cerveau pour en être guéris. A quelques mois de subir à son tour «la Procédure», Lena fait une rencontre inattendue… Peu à peu elle découvre l’amour et comprend, comme sa mère avant elle, qu’il n’y a pas de plus grande liberté que laisser parler ses sentiments. Même si cela implique de quitter ses certitudes… «Ils prétendent qu’en guérissant de l’amour nous serons heureux et à l’abri du danger éternellement. Je les ai toujours crus. Jusqu’à maintenant. Maintenant, tout a changé. Maintenant, je préférerais être contaminée par l’amour ne serait-ce qu’une seconde plutôt que vivre un siècle étouffée par ce mensonge.»

Avis : Décidément la dystopie a le vent en poupe cette année !!! Après la série Uglies de Scott Westerfeld et la série Hunger Games de Suzanne Collins, voici donc Delirium de Lauren Oliver qui débarque chez nous. Sera t-il élu meilleur roman young adult de l’année 2011 ? On peut toujours se poser la question mais c’est encore trop tôt pour y répondre. En tout cas, il a tous les ingrédients pour le devenir.
L’héroïne Lena vit dans un monde où l’amour (ou amor deliria nervosa) a été classé au rang des maladies les plus dangereuses qui soit. Afin de guérir la population de ce mal, le Gouvernement impose à tous les «vulnérables» qui atteignent l’âge de 18 ans de subir le «Protocole», sorte d’opération du cerveau qui leur permettra de devenir, une fois opérés des «invulnérables». Lena est de ceux-là et son protocole doit avoir lieu dans 95 jours. Depuis toute petite et surtout après le décès de sa mère, on lui a toujours inculqué que l’amour était le mal, un fléau qu’il fallait éradiquer à tout prix pour pouvoir atteindre le bonheur. Lena en a toujours été convaincue mais sa rencontre avec Alex a tout chamboulé. Elle se rend compte que tout cela n’était qu’un vaste mensonge.
Au début, Lena apparaît comme quelqu’un de faible et qui obéit au système sans broncher. Une personne qui certes trouve le système injuste mais qui au lieu de se rebeller, préfère encore s’y conformer. Mais depuis sa rencontre avec Alex, le personnage de Lena évolue de manière très nette : elle devient une battante. Elle se réveille et réalise enfin qu’elle vit dans une prison, une société où beaucoup de choses sont interdites, où tout le monde est surveillé, où on n’hésite pas punir les gens très sévèrement (soit en les enfermant dans des cryptes, soit en les tuant soit en les faisant subir le Protocole à l’avance) au moindre petit écart de conduite. Une société où l’indifférence règne et où les sentiments sont inexistants, une société où les gens ne ressentent plus rien et ne pensent qu’à une chose, accomplir encore et toujours les mêmes tâches quotidiennes, comme s’ils étaient des robots. Lena refuse de subir un tel sort et est prête à prendre de gros risques pour vivre son histoire d’amour. Alex aussi est très attachant : il est courageux et sait faire preuve de sang froid dans les situations les plus délicates et surtout, il est fou amoureux de Lena et est prêt à tout pour la protéger et faire en sorte qu’elle soit enfin libre. Leur histoire d’amour est très belle et très touchante. Il ne faut pas non plus oublier Hana, la meilleure amie de Lena, qui est très drôle et qui de temps en temps n’hésite pas à secouer un peu notre héroïne lorsque cela s’avère nécessaire.
C’est un roman palpitant, très agréable à lire et qui, comme tous les romans de dystopie, pousse à la réflexion : L’homme peut-il vivre sans amour ? Peut-il se transformer en une machine dénuée de tout sentiment ? Est-ce là l’étape qu’il faut franchir pour atteindre le bonheur ? Telles sont les questions soulevées dans ce livre. J’ai adoré ce roman mais la fin est vraiment très frustrante !! La suite n’est pas prévue avant 2012 et ça va être une véritable torture de devoir attendre jusque là !