Lockstep de Karl Schroeder (VO)

Résumé (traduction personnelle) : Quand Toby McGonigal, 17 ans, se retrouve perdu dans l’espace et séparé de sa famille, il s’attend à ce que sa prochain plongée en cryogénisation soit la dernière. Après tout, la planète autour de laquelle il est en orbite est gelée, sans soleil et ses cités sont toutes mortes. Mais quand Toby se réveille à nouveau, il est étonné de découvrir une planète florissante, une galaxie étrange et prospère et quelque chose d’encore plus extraordinaire: il a dormi pendant 14 000 ans.

Bienvenue dans l’Empire de Lockstep, où les civilisations survivent par une hibernation minutieuse. Ici, les phases de cryogénisation peuvent durer des décennies et les périodes d’éveils à peine quelques semaines. Ses citoyens survivent pendant des millénaires, voyageant endormi au cours des longs trajets entre les mondes. Lockstep est devenu le nouveau centre de la galaxie et Toby est stupéfait de découvrir que l’Empire est toujours gouverné par sa famille fondatrice: la sienne.

Le frère de Toby, Peter, est devenu un horrible tyran. Se méfiant du retour de ce frère perdu de vue et dont le patrimoine génétique permet de contrôler les cycles d’hibernation, Peter considère Toby comme une menace. Avec l’aide d’une fille du Lockstep nommé Corva, Toby va devoir survivre aux forces de ce nouvel empire, se montrer plus malin que ses frères et sœurs, et sauver la civilisation humaine.

Avis : J’apprécie la science-fiction est je suis ravie de voir ce genre se développer auprès d’un public young adult. Et même si la dystopie constitue une grande partie du genre, les auteurs continuent à l’aborder sous d’autres angles.

En la matière, Lockstep ne déçoit pas. C’est un livre particulièrement original et dont le concept clé est fascinant. Dans le système de Lockstep, les gens utilisent la cryogénisation comme moyen de limiter l’utilisation des ressources. Ils hibernent en général pendant une trentaine d’années avant d’être éveillés pour un mois. Pendant qu’ils dorment, ce sont les robots qui maintiennent les villes en état et rassemblent assez de ressources pour subvenir aux besoins des humains pendant les phases d’éveil. Et comme toutes les planètes d’un même réseau (ou Lockstep) sont liées par le même calendrier d’hibernation, ce système permet aussi de synchroniser les temps de trajets entre les mondes et donc de faciliter le commerce.

Il y a ainsi un “temps réel” et un “temps Lockstep”. C’est un concept remarquable, à partir du moment où on est capable de l’assimiler. Il n’est en soi pas difficile à comprendre, mais l’auteur n’a de cesse d’ajouter de nouveaux éléments qui viennent tout bouleverser. Quid des planètes opérant en dehors du système Lockstep ? Ou de celles avec un ratio hibernation/sommeil différent ? Et quand Karl Schroeder parle du temps écoulé, s’agit-il de “temps réel” ou de “temps Lockstep” ? …

Tout peut ainsi devenir rapidement confus. Heureusement, le narrateur est tout aussi perdu que le lecteur. En tant qu’observateur extérieur, Toby expérimente les mêmes difficultés à appréhender les subtilités de ce concept. Cela permet à l’auteur d’introduire son système un morceau à la fois, sans trop accabler le lecteur.

De toute façon, j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer avec cette idée et ses implications. Karl Schroeder aussi, apparemment. Peut-être même un peu trop d’ailleurs. J’ai bien souvent eu l’impression que l’histoire ne servait que de prétexte au développement de cet univers fascinant. L’intrigue a ainsi des problèmes de rythme, avec des périodes un peu longuettes et axées sur la description et l’explication. J’ai ainsi suivi avec intérêt le devenir de Toby et ses amis, sans être jamais particulièrement excitée par ce qui leur arrivait. Qui de plus est, les personnages m’ont paru plats et je ne me suis pas vraiment identifiée à eux. Toby et Corva, par exemple, sont un peu trop passifs à mon goût, réagissant aux événements au lieu de se montre proactifs.

En résumé: Lockstep est un livre à l’univers remarquable. Il fait d’appel à d’intéressantes idées qui valent à elles seules une lecture. Et même si son concept peut être parfois déroutant, il n’en est pas moins fascinant. Malheureusement, l’auteur n’a pas réussi à déclencher le même enthousiasme en ce qui concerne les personnages et l’histoire. Je les ai appréciés, mais je pense que j’aurais pu être bien plus impliquée.

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